Maxwell
Snyder
Moi ▲ Nom: Snyder ▲ Prénom: Maxwell ▲ Avatar: Jack Falahee ▲ Genre: Mâle ▲ Orientation sexuelle: Bisexuel ▲ Age: 32 ans ▲ Date de naissance: 23 août 1988 ▲ Espèce: Wechuge ▲ Nationalité: Américain ▲ Métier: Neurologue ▲ Quartier: Historical Center | L'autre moi ▲ Pseudo/Prénom: Cruella / Sara ▲ Âge: 25 ans ▲ Genre / Pronoms : Sara / Elle ▲ A quel personne écrivez-vous : Première personne ▲ Disponibilité: Tous les jours ▲ Avis sur le forum: Fondatrice donc absolument pas objectif ▲ Scénario ou inventé : Inventé ▲ Crédits : Tumblr ▲ Autre chose : Il y a des bestioles chelous ici |
Humanity is overrated
Caractère
And humility is an important quality. Especially if you're wrong a lot.... Of course, when you're right, self-doubt doesn't help anybody, does it? - House M.D.
Personnalité
Les premières observations sur notre sujet d’étude portent sur son apparence. Un soin particulier y est apporté comme si chaque journée était un entretien d’embauche avec un CEO fumant un cigare cubain. Les cheveux noirs et épais comme dans le sud de l’Europe sont le plus souvent ramenés en arrière, emprisonné sous une légère couche de cire. La peau blanche évoque les pays qui ne voient jamais le soleil. Quelques ridules se dessinent autour des yeux et des cernes tombent en-dessous mais sont régulièrement comblés par des aiguilles pour que le secret des nuits écourtées ne soit dévoilé. Les vêtements sont toujours impeccables et neufs, la plupart du temps des costumes faits sur mesure ou des ensemble de marque dont le prix enfile les zéros. C’est impensable de le voir sans une chemise blanche, peut-être peut-elle colorée de bleu ou de noir selon les occasions, voir de quelques motifs mais elle reste la pièce maitresse de sa collection personnelle. L’allure générale évoque celle de ces hommes qui ne font jamais la file, où qu’ils aillent. Les photos qui remontent l’historique familial en perdant leurs couleurs présentent tous les hommes de la lignée dans le même accoutrement de pouvoir. Notre sujet d’étude connait les codes de son milieu et les embrasse pleinement. Il collectionne les signes extérieur de beauté, de succès, de pouvoir et d’argent. Le personnage qu’il présente au reste du monde maintient l’illusion de contrôle, de maitrise sur son environnement et la vie.
Les traits de son visage dessinent souvent une expression peu agréable pour autrui, l’arrogance insolente. Maxwell pense et sait qu’il vaut plus que le quidam moyen qui croisera sa route et n’hésite jamais à le manifester. Il affiche souvent un rictus moqueur ou un demi sourire qui lui dessine un air maléfique, un avertissement pour le reste du monde. L’arrogance doit être gagnée, il en est persuadé. Son orgueil nait dans ses fiertés multiples, de son intellect supérieur à l’excellence de son parcours professionnel. Son chemin académique concrétise sa plus grande fierté, la source de toute son arrogance. Son diplôme de médecine acquis au London University College et sa spécialisation en neurologie signée par l’université John Hopkins le placent parmi les meilleurs de sa profession rien que par la réputation d’excellence et le caractère sélectif des établissements. Mais ce n’était pas suffisant pour justifier son ego. Alors Maxwell a sacrifié sommeil, vie sociale et empathie dans la compétition pour le titre de premier de promotion, obtenu pour les deux diplômes. Pour Maxwell, la réussite ne se limite pas à satisfaire les critères d’examen. Elle requiert l’excellence pour être réelle. Ces arènes de gladiateurs en blouse blanches lui ont appris à ne jamais s’encombrer d’empathie pour qui que ce soit, que le trophée final justifie mensonges et les coups bas et que le plus important n’est pas de réussir, c’est de voir les autres échouer.
Cette philosophie de vie définit et découle de ses opinions politiques héritées de sa famille et renforcée par son milieu. Il adhère aux discours de force et de compétition entre les individus, n’hésitant pas à parler de sélection naturelle sociale. Il trouve régulièrement écho aux courants politiques qui mettent en avant la réussite personnelle, la liberté, la loi du plus fort. Il y a une vision assez négative du reste de la société et fait partie de cette majorité d’individus qui s’estime plus intelligente, au-dessus des masses. Lui justifie cette vision par son positionnement dans la queue des courbes de tous les tests d’intelligence et n’a que du mépris pour ceux qui n’ont pas le même crédit. Mais il n’est pas sans espoir et pense que le seul rôle qui devrait rester à l’état est l’ingénierie sociale, tirer les masses vers le haut. Cette vision du monde n’est pas réellement compatible avec une quelconque adhésion sincère à la religion. Comme beaucoup, Maxwell est baptisé parce que c’était le souhait de ses parents pour l’enfant qu’il était mais n’est ni croyant, ni pratiquant. L’esprit cartésien qu’il a est complètement incompatible avec la croyance en une puissance supérieure responsable de la création du monde. Par contre, ses voyages à Juneau pour vsiter sa mère l’ont amené à assister à des spectacles étranges. À force, l’hypothèse que quelque chose d’incongru, mais qui puisse être expliqué de manière scientifique, s’est formée. Il veut bien admettre l’existence d’espèces encore inconnues mais il refuse d'entendre parler de magie ou de puissance supérieure. Il éprouve un certain mépris amusés envers ceux qui orientent leurs choix de vie en suivant les règles d’un bouquin de plusieurs milliers d’années. À ses yeux, seule la démarche scientifique devrait guider les choix de vie. Et il n’éprouve que du mépris pour ces gens qui ont le défaut de ne pas le comprendre. Sa plus grande contradiction repose dans ce même principe. La logique et la démarche scientifique peuvent aller en enfer si elles impliquent que Maxwell soit pris en tort. Lorsque son ego rentre en jeu, tout devient un outil pour avoir raison, pour mettre l’autre plus bas que terre. Maxwell est bien souvent plus critique avec les autres qu’avec lui-même. Sans réellement réussir à les imiter car sa mentalité compétitive et narcissique étant en réalité incompatible avec une dévotion inintéressée à la science, les modèles de Maxwell sont les grands noms de sa discipline.
Ses ambitions trahissent d’ailleurs des intérêts beaucoup moins nobles que le progrès de la science. Diplômé en neurologie depuis deux ans, il travaille à l’hôpital universitaire de New York et ambitionne de trouver une position à Harvard ou de retourner pourrir quelques vies à John Hopkins. Il considère la difficulté comme le cœur d’un challenge et sa motivation principal à le relever. Il estime se donner les moyens d’atteindre ses ambitions et sa vie est particulièrement organisée. Son esprit se complet à concevoir la vie comme une partie d'échecs dont il lui fallait déterminer toutes les voies et comment élimer le plus efficacement possible les pièces de l'adversaire. Ses projets ne laissent aucune place au hasard. Il sait dans quelle position il sera dans cinq ans et quels étapes l'y mèneront. À une échelle plus basse, son quotidien est rythmé par son calendrier. Maxwell peut rapidement être désarçonné si on le sort de son organisation maniaque. Malheureusement, ses plans si organisés connaissent des difficultés depuis un mois, date de son dernier voyage à Juneau. Ce jour-là reste gravé dans sa mémoire pour l’horreur de la nuit qu’il a vécue. Depuis, de nouvelles manies sont apparues dans son quotidien, des idées récurrentes qui ne le laissaient pas en paix. Pour la première fois de sa vie, Maxwell a peur. Les réponses qu’il a obtenue en racontant cette nuit atroce l’ont poussé à revenir à Juneau, pour une plus longue durée cette fois. Avant cette date fatidique, son cerveau et sa santé mentale se portaient presque bien. Si l’esprit de Maxwell est affuté pour démonter les systèmes biologiques ou mécaniques, résoudre les énigmes et les problèmes, il souffre d’une sérieuse incapacité quand vient le temps des relations interpersonnelles. Le terme d’alexithymie est souvent inscrit dans des rapports le concernant. Ce terme aux racines grecques désigne simplement les individus émotionnellement illettrés dont la vie émotionnelle est aussi riche que celles d’autrui mais pour lesquels l’association de noms aux manifestations physiologiques et comportementales des émotions ressenties est quasi impossible. Il est incapable de déterminer s’il ressent de la colère ou de la tristesse, de formuler qu’il est heureux ou amoureux. Comme si ce n’était pas suffisant, cette difficulté s’étend à autrui. Leurs visages peuvent se tordre dans toutes les configurations possibles, ils le laissaient toujours au mieux incertain. Malheureusement, son manque d’intérêt naturel pour tout ce domaine des émotions et son narcissisme fait qu’il n’est pas vraiment conscient de son handicap. Lorsque certaines situations sociales trouvent une issue dérangeante pour cette raison, il se contente de conclure qu’il est simplement trop intelligent pour le commun des mortels. Maxwell pose sur le monde un regard cruellement froid et calculateur qui l’éloigne encore un peu plus du quidam moyen. Il applique sa propre logique au reste du monde et ne change sa position que si on lui prouve scientifiquement ou mathématiquement qu’il a tort. Ce qui, bien sûr, est très difficile face à un personnage aussi affûté. Son souci à traiter les émotions le pousse à rationaliser au maximum chaque question, chaque aspect de sa vie et du monde qui l’entoure.
Social
Particulièrement cynique, son mode de communication favori est le sarcasme. Son alexithymie et sa misanthropie assumée le rendent souvent trop direct, sans tact, blessant et peu délicat. En grandissant, il est devenu de plus en plus conscient de la différence entre lui et les autres sur le plan de la réflexion et des intérêts et a développé un certain mépris pour ceux qui ne partageaient pas ses capacités. Ce sentiment domine toujours ses rencontres avec des inconnus. Après tout, la probabilité que son chemin le mène à quelqu’un d’aussi intelligent que lui est minuscule, celle qui placerait l'individu devant lui dans les classements, infime. Ça justifie bien son comportement, non ? Il est quand même attentif aux signes extérieurs que lui-même collectionne et peut décider d’adapter son attitude si l’interlocuteur en vaut le coup. Cette attitude ne l’aide pas à agrandir son cercle social composé principalement de relations de travail triées selon prestige du CVet du domaine étudié ainsi que d’amis de la famille que ses parents préfèrent garder à proximité. Il a quelques bons amis dont la mentalité est suffisamment proche de la sienne pour qu’il fasse preuve de respect. Ses amis ont tous le même intérêt pour la médecine que lui à l’exception d’un être particulier qu’il a rencontré lors d’un tournoi d’échecs pour adolescents. Maxwell avait reconnu sa défaite ce jour-là mais a gagné un ami presque aussi bizarre que lui. La distance les a séparé physiquement mais internet est là pour résoudre ce problème.
Sa vie amoureuse est tout aussi pauvre. Pourtant, ce n'est pas une question de désir ou de séduction. Maxwell n'éprouve aucune difficulté de ce côté là et peut se montrer diablement charmeur lorsqu'il le veut. Par contre, ses relations se limitent majoritairement à celles d’une nuit. Il arrive que les nuits se multiplient et que quelques diners s’ajoutent dans son calendrier. À plusieurs reprises, il a développé de véritables sentiments pour ses partenaires. Malheureusement, son alexithymie et son refus de reconnaitre qu’il a un problème ont rapidement convaincu la personne de faire ses bagages. Il n’est pas habitué à partager du temps avec une personne en dehors des relations de travail et son comportement peut rapidement devenir bizarre lorsqu’il éprouve l’envie d’intégrer quelqu’un dans son quotidien. Concernant sa famille, son père et sa belle-mère sont divorcés. La séparation tendue a perturbé ses relations avec eux et il préfère désormais éviter de passer trop de temps avec eux. Il est également très proche de son grand-père paternel qui demeure encore aujourd’hui le patriarche et le chef de la famille. Maxwell partage ses traits avec un jumeau nommé James. Les deux frères ont des relations cordiales en apparences et des intérêts communs mais Maxwell est clairement le jumeau maléfique du duo. James est un homme marié avec une femme splendide et brillante, élève trois enfants adorables, est le plus souvent apprécié et vient de débuter une carrière politique prometteuse. Dans le fond, Maxwell est jaloux de la vie exemplaire menée par son frère mais préfèrerait mourir que de l’admettre à quiconque.
Le monde
Le pouvoir attire Maxwell comme la lumière attire un insecte mais il ne le reconnait pas. Il s’agit avant tout d’une question d’égo, du besoin de savoir qu’il est meilleur que le reste du monde. Atteindre ces situations de pouvoir, qu’elles soient déterminées par l’autorité, l’argent, le parcours académique ou les capacités cérébrales, assure à son égo un certain confort. Son intérêt pour la médecine est sincère mais l’excellence de son parcours trahit ce besoin de se sentir au-dessus d’autrui. Après tout, il ne peut y avoir que des gagnants et des perdants, et tout le monde doit savoir à quelle catégorie il appartient et respecter la frontière. À cause de ce trait de caractère qui lui attire souvent le qualificatif d’odieux, son adhésion presque religieuse à la démarche scientifique est limité par ses propres intérêts personnels. Le travail est le meilleur marqueur de pouvoir pour quelqu’un comme lui qui croit que la vie est une compétition. Il décide de la valeur d’une personne selon l’importance qu’il occupe dans le système pour lequel il travaille. Évidemment, les métiers liés à la médecine sont en haut de sa pyramide. Les vocations scientifiques arrivent en seconde place mais uniquement pour les sciences dures, ingénieurs et chimistes trouvent grâce à ses yeux. Viennent ensuite les métiers liés à la finance, il faut bien faire tourner le monde. La question de l’éducation lui semble importante. Il est conscient qu’un enfant suit généralement le chemin tracé par sa famille et son milieu. Il pense que le rôle de l’école est d’encourager la sélection naturelle, d’effectuer une détection précoce pour identifier les enfants qui ont des capacités, qui peuvent apporter quelque chose à la société. Les autres n’ont qu’à aller à l’usine et s’abstenir d’emmerder le monde avec leur stupidité. La dystopie politique la plus classique lui semble plutôt intéressante. Bien sur, ces enfants brillants devraient être guidés vers des intérêts utiles à la société, à savoir la triade des métiers qui trouvent grâce à ses yeux ou généralement le domaine du progrès technique. Intéressé par la physique lorsqu’il était au collège et au lycée, il a gardé un intérêt pour les nouvelles technologies dont l’intelligence artificielle et la conquête spatiale qui le fascine comme un gamin. À l’inverse, la nature lui semble sympathique quand il va en vacances mais la question écologique ne le concerne pas. S’il faut raser une forêt primaire pour faire passer un pipeline, rasez-en deux, ça fait du bois en plus. Quant aux animaux dedans, ça fera du steak avec un goût exotique, c’est pas plus mal. Pour finir, en ce qui concerne la loi, Maxwell fait partie de ceux qui trouvent que la loi est beaucoup trop laxiste avec les petits délinquants de la rue mais qui ont un compte en Suisse parce que les impôts sont quand même trop élevés. La loi c’est fait pour tenir les masses, ça ne le concerne pas.
Vie de tous les jours
Maxwell vient d’une famille très aisée financièrement qui possède de nombreux biens en Europe et aux États-Unis. Elle dispose également de beaucoup de connexions avec d’autres familles et personnes de pouvoirs dans différents domaines. Il a grandi dans ce milieu et ne connait pas réellement le reste du monde. Maxwell vient d’emménager à Juneau pour une période qu’il espère limité. Il loue un appartement luxueux dans le centre du quartier Historical Center. Il n’a pas touché à la décoration du lieu qui ressemble donc à une publicité totalement impersonnelle. Chez lui tout est organisé et la cuisine est grande. Contrairement à beaucoup d’américains, Maxwell cuisine énormément et aime faire la fine bouche au restaurant. Sa belle-mère ayant des origines italiennes et son père des origines allemandes, il a rapidement dû se positionner du côté de la gastronomie. Il a appris à cuisiner avec elle et fait partie de ces gens écumant les marchés bio et les poissonneries trop chères pour concocter leurs propres mets. Depuis plusieurs semaines, il commence à cuisiner de plus en plus de viande alors que ces morceaux d’animaux terrestres ne l’intéressent pas énormément en temps normal. Son appartement comporte trois chambres, une pour lui, une qu’il a aménagée en bureau et une pour Turing, son chien. Cet animal occupe tout son temps libre, le reste est dédié à la cuisine et au sport. Son métier l’empêche de réellement avoir du temps pour lui et donc ses activités sont rapidement limitées par des questions d’horaire. Sa notion de repos consiste à se divertir devant des séries Netflix récentes ou des films sortis pendant son adolescence. Quant à ses goûts musicaux, ils sont plus modernes et sont plutôt limités à la pop américaine. Ses endroits favoris comprennent toujours des restaurants, des cafés dans lesquels il peut se poser avec son ordinateur et les parcs animaliers dans lesquels il peut jouer avec son fidèle compagnon.
Anecdotes △ Maxwell est un joueur d’échecs. Il a appris avec son grand-père et a fait beaucoup de compétitions lorsqu’il était adolescent. Il a été contraint d’arrêter avec le temps que l’université lui prenait mais le jeu reste toujours son préféré et une activité familiale. △ Depuis qu’il est à l’université, Maxwell a pris l’habitude de courir plusieurs kilomètres au matin pour se réveiller et évacuer le stress. △ Comme beaucoup de médecins, il est accro au café. La boisson amère fait partie de son quotidien et il s’en sert entre cinq et six tasses par jour. △ Maxwell a étudié dans un lycée privée en Suisse. Pour lui les cours de sport comprennent bien sûr de la natation mais aussi du tennis, de l’équitation et du ski. △ Il retourne en Suisse une fois par an et a plusieurs fois songé à s’installer à Genève. △ Il aime beaucoup le vin et a toujours une cave chez lui et n’hésite pas à pinailler lorsqu’il va au restaurant. Il a également un certain goût pour le whisky américain. △ Maxwell maitrise suffisamment l’allemand et italien pour pouvoir tenir une conversation. △ Ses cousins font des paris sur son éternel célibat. △ Il a beaucoup voyagé mais uniquement dans des pays du premier monde. Le reste de la planète ne l’intéresse pas en dehors d’hôtels luxueux. △ Maxwell joue du piano depuis qu'il est petit. | Mon espèce △ Je suis un wechuge : Quel est son tabou ? La mélodie de la boule à neige de l’enfant qui est morte par sa faute. Votre personnage s'est-il déjà transformé ? Non A-t-il déjà consommé de la chair humaine ? Pas encore. A-t-il déjà tué, volontairement ou non ? : Maxwell a causé la mort d’une enfant avec un faux rapport pour faire accuser son superviseur. |
Histoire
Le printemps est une saison connue pour faire éclore les fleurs et les romances. L’une d’elle a eu pour décors la ville de Juneau et comme personnages principaux Johan, un étudiant en médecine venu profiter de la nature magnifique et Sage, une jeune fille du coin qui travaillait à la cantine de l’hôpital. Avec ses yeux profonds, elle avait réussi à l’attraper dans ses filets et de le convaincre de rester un peu plus longtemps dans la région. Mais les étrangers n’étaient pas bien vus dans sa famille, les hommes encore moins. Alors ils se voyaient en secret et aimaient ça. Et puis son ventre commença à s’arrondir et deux mioches braillards jaillirent d’entre ses cuisses entre deux hurlements de douleurs. Des garçons en plus, la voilà bien arrangée. Ils n’avaient aucun avenir à Juneau alors elle les confia à son partenaire qui devait retourner à New York et qui pourrait leur offrir une meilleure vie et le secret fut conservé.
Lui avait ses parents. Son père Heinrich dont l’accent allemand ne laissait aucun doute sur ses origines avait quitté son pays après la seconde guerre mondiale pour des raisons dont il ne parlait jamais mais avec beaucoup d’argent dans sa valise. Malgré son silence, ses mots et ses attitudes laissaient comprendre qu’il n’avait pas combattu du côté des gagnants. Le nom Schneider était d'ailleurs devenu Snyder pour éviter les problèmes. Les États-Unis ne devaient être qu’un lieu de passage, le temps que les choses se calment chez lui mais sa rencontre avec une américaine et la naissance de leur garçon avait changé la donne. Et voilà qu’à son tour sa progéniture lui ramenait des garçons. Johan continuait ses études pendant que ses parents ou des nourrices s’occupaient de sa double descendance. Il ouvrit très rapidement un cabinet de chirurgie esthétique dans la ville avant l’explosion de la demande avec l’aide financière d’amis de la famille. Johan s’enticha rapidement de Maria, une italienne au grand cœur qui éleva les jumeaux comme s’ils étaient les siens. De temps en temps, le paternel les emmenait à Juneau, rencontrer leur génitrice qui était curieuse de ces fruits sortis de ses entrailles. Des vacances au grand air servaient de prétexte mais l’ivresse de la relation secrète continuait à les séduire. Maxwell grandit donc avec James dans un environnement très aisé. Il était très proche de son grand-père qui voyait en lui énormément de potentiel. Alors il lui expliquait comment la vie fonctionnait, que les plus forts devaient l’emporter mais que le jeu était truqué par des profiteurs. C’est lui qui convainquit Johan d’envoyer ses garçons dans un lycée privé en Suisse pour qu’ils apprennent toutes les valeurs et les idées qui faisaient tourner le monde. La route des garçons était déjà toute tracée et pavée d’or. Mais celles de leurs camarades de classes l’étaient encore plus. Il n’y avait pas vraiment de place pour les amitiés, les adolescents du lycée grandissaient en voyant leurs parents nouer des relations factices et intéressées dans lesquelles on adaptait la taille du sourire à celle du portefeuille ou de la position sociale. Mais c’était facile, tout le monde était fils de quelqu’un. James et Maxwell étaient en réalité parmi les moins bien nés mais apprirent vite les règles du jeu.
Le voilà admis en première année de médecine à Londres pendant que son frère étudiait à Los Angeles. Les deux ne souffraient pas vraiment de la distance et profitèrent de cette opportunité de ne pas partager leur faciès avec un autre pour se construire leur vie. En ce qui concernait Maxwell, il se rendit bien vite compte que les autres étudiants étaient n’étaient pas là pour plaisanter. L’admission était difficile mais les cours l’étaient encore plus. Les professeurs n’éprouvaient d’ailleurs aucun remord à leur rappeler que seule une poignée d’entre eux parviendraient à faire quelque chose de leur vie. Au fil des années, le discours changeait. D’étudiants idiots qui devaient apprendre la vie, ils étaient devenus ceux qui avaient réussi, ceux qui allaient être quelqu’un. Et les autres tant pis, ils n’avaient qu’à faire médecine après tout. La hiérarchie tombait de tout son poids sur les études et se plaçait comme gage de sérieux, d’aptitude. Le chef de service avait toujours raison, l’infirmière ne devrait même pas parler.
Dans la famille, Johan et Maria divorcèrent quand les infidélités du mari commencèrent à être chuchotées un peu trop fort. Si à l’extérieur on en parlait en rigolant, à l’intérieur la famille était déchirée, les garçons invités à choisir un camp. James, en bon politicien, parvint à jouer sur les deux tableaux, gardant la balle au centre mais profitant des confidences des deux bords. Maxwell était bien moins à l’aise et préféra se concentrer sur la suite de ses études, évitant tellement la situation qu’il finit par donner l’impression qu’il ne voulait plus parler à grand monde. Il fut admis à John Hopkins pour sa spécialisation, la meilleure université de médecine du monde. Quelle fête on lui organisa ce jour-là. Maria et Johan rigolèrent même sincèrement autour d’une coupe de champagne. Toutes les connaissances étaient invitées à venir admirer le fils prodige. Bien sûr on glissa des cartes de visite et on discuta affaires parce qu’après tout, toute occasion était bonne à saisir.
À John Hopkins, l’enfer commença. Ici, ce n’était pas le meilleur qui gagnait, le jeu était pipé. Son grand-père l’avait prévenu mais le voir de ses propres yeux fit naitre de la frustration. Pendant que certains étaient admis sur leur dossier après avoir sacrifié sommeil, vie sociale, santé mentale et physique, d’autres étaient-là parce que papa avait fait un beau chèque à l’établissement. Et ceux-là ne fermaient jamais leur bouche, ils parlaient de mérite et on les écoutait. Les chefs de service venaient choisir leurs internes comme au marché, de toute façon ils étaient là pour apprendre et avaient intérêt à être reconnaissant. Leur travail finissaient sur le bureau du chef de service pour qu'il appose son propre nom sur le rapport le mieux rédigé. Ils faisaient des nuits blanches, des semaines à cent heures, des gardes de vingt-deux heures, étaient encouragés à dénoncer les faiblesses de leurs collègues. Mais ça, les patients ne le savaient pas, c’était l’ingrédient secret de la formation des meilleurs. Celui qui était le plus performant avait d’ailleurs droit à un peu plus de respect. Son travail et ses capacités lui firent même gagner l’honneur de prendre un café avec son supérieur qui lui rappela bien qu’il n’était rien tant qu’il n’avait pas le diplôme, mais qu’il était un rien un peu plus compétent que les autres. Il ne s’en offusqua pas sur le moment, il comprenait que le système fonctionnait de telle sorte et que le seul moyen d’être quelqu’un, c’était qu’un autre ne soit rien. Ses cours lui avaient déjà appris que les patients n’étaient rien d’autres que des tableaux cliniques, des problèmes à résoudre. Pratiquer cette philosophie renforça encore plus ces croyances. Les futurs médecins ne pouvaient se permettre le luxe d’éprouver la moindre empathie envers les souffrants, alors ils débordaient sur leurs collègues et encore plus sur leurs internes. On faisait des paris sur l’interne qui partirait en craquant et le bouc émissaire avait sa photo affichée dans la salle de repos. Mais ils étaient les meilleurs, ils avaient bien le droit. L’enfer devenait confortable pour Maxwell qui, comme les autres, ne pensait qu’à sortir son épingle du jeu ou plutôt écraser la concurrence.
Lors de sa dernière année se présenta une occasion en or. Un politicien très influent avait fait admettre sa fille de 7 ans dans le service. Elle avait sur sa table de nuit une boule à neige en cristal qui contenait deux danseuses sur leurs pointes qui tournaient doucement au rythme d’une douce mélodie qui apaisait l’enfant. Bien sûr, seuls les meilleurs médecins pouvaient s’approcher de ce cas si précieux. Son superviseur en faisait partie et laissait Maxwell y réfléchir au cas. Après tout, il était là pour apprendre et c’était une bonne occasion de gagner quelques points. Mais lui voulait plus, il voulait gagner la partie. Les nuits blanches s’enchainèrent ainsi que les scénarios, les tableaux cliniques, les évolutions probables. Il ne pouvait rien laisser au hasard. Il remis un rapport absolument parfait à son superviseur qui y apposa sa signature en lui disant qu’évidemment il était arrivé à la même conclusion que lui et que c’était décevant qu’il ait pris autant de temps. Malheureusement, la conclusion était erronée et les conséquences furent dramatiques. Le remède devint poison et ils furent plusieurs à voir la gamine convulser comme une possédée. Le drame se teinta d'ironie ce jour là puisque la musique de la boule à neige de l’enfant s’arrêta un peu avant son cœur, comme pour annoncer qu’elle était déjà partie.
La tête de quelqu’un devait tomber. L'erreur commise était si flagrante, même un étudiant l’aurait remarquée. À croire que le document avait été falsifié entre l’apposition de la signature et son ajout au dossier pour présenter une situation bien différente. Et puis dans le dossier il y avait un rapport d’une date antérieure, signé par Maxwell qui présentait la situation correcte et le traitement parfait Toute l’équipe s’accorda pour dire que l’enfant ne serait pas morte et serait même remise de son syndrome si cette voie avait été suivie. Quel incompétence de la part d’un chef de service qui, en plus de commettre une erreur aussi ridicule ne s’était pas rendu compte que la solution était déjà dans le dossier. Un étudiant avait raison, un haut gradé avait tort. Le couperet de la hiérarchie tomba. Le bureau fut vidé ce jour-là et Maxwell l’invita à boire un café « L’équipe semble s’accorder sur le fait que je suis plus compétent. Alors comme vous n’êtes plus rien, je vous offre un café ». Son regard trahissait ses manipulations et son sourire mauvais toute la fierté que le jeu lui procurait. Échec et mat.
Éprouvait-il des remords ? Très peu, juste de quoi titiller sa conscience et le pousser à donner quelques milliers de dollars à une association réalisant les vœux d’enfants malades. Le geste fut apprécié par le reste du service qui avait été bien plus marqué par la chute d’un chef de service que par la morte de la fillette. L’histoire se fit connaitre, le présentant dans le milieu comme le génie incompris et ignoré. Elle n’entacha pas la fin de ses études et lui ouvrit même les portes du bureau du doyen de la faculté. Il voulait s’assurer que l’étudiant brillant qu’il était n’irait pas se plaindre sur tous les toits d’avoir reçu un mauvais superviseur. Les abus c’était une chose pardonnable et conseillée, les erreurs médicales c’était autre chose. Il négocia son silence contre une augmentation de sa note, le plaçant comme le premier de sa promotion. Par la suite, il n’eut pas à postuler, on lui proposa plusieurs places. Il retourna à New York pour la question du salaire et de la taille du bureau qu’on lui offrait. Juneau l’attira récemment, un voyage pendant lequel il vécu cette nuit atroce de cauchemars mutilants. Lorsqu’il en parla à sa mère à laquelle il était venu rendre visite, elle lui parla de légendes auxquelles il n’était pas certain de vouloir croire. Son esprit cartésien n’appréciait pas l’ésotérique mais ses précédents voyages dans la région avaient déjà posé cette hypothèse. L’inconfort et les changements commencèrent à se manifester dans sa vie quotidienne ainsi qu’un profond désir de retourner sur ces terres pluviales. Cet attrait ne fit que grandir jusqu’à le pousser à signer un contrat temporaire avec l’hôpital de la ville. C’était évident qu’il avait seulement besoin d’air frais loin des métropoles gigantesques, ça ne pouvait être rien d’autre.
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